On se remet en rang !
27 Août 2013
C’était deux jours après que je me sois fait raser les cheveux. Le matin j’étais partie avec mes cheveux à moi sur la tête, j’avais dit au revoir à mes enfants, comme si de rien n’était.
Le soir, je vais chercher mon fils, le plus grand, qui avait 4 ans et demi à l’époque, à l’école avec ma toute nouvelle perruque. Il me dévisage rapidement. Je l’avais prévenue quelques jours auparavant. Il savait que sa maman était malade et que les médicaments qu’elle prenait lui feraient perdre tous ces cheveux…
Il comprend rapidement que ce jour-là est enfin arrivé et ne réagit pas plus que cela : finalement cela donne l’impression qu’il s’en fiche un peu, c’est que des cheveux après tout et puis Maman m’a dit qu’ils allaient repousser, plus doux qu’avant en plus ! Alors pourquoi toute cette montagne !
J’attends donc 2 jours pour lui présenter ma nouvelle tête toute nue.
Je me place derrière la porte de la salle de bains, entre-ouverte mais cachée, il ne me voit pas.
Je lui demande : ‘Veux-tu voir Maman sans la perruque ?’, il ne répond pas du tac au tac, je répète ma question pour être sûre d’avoir toute son attention. Et il dit un grand OUI tout excité (après tout on le bassine, on le prépare depuis plus d’un mois avec cela, à lui dire que Maman n’aura plus de cheveux, et c’est maintenant, c’est normal qu’il soit excité !).
J’ouvre la porte et je lui montre ma tête et mon visage sans cheveux, sans maquillage, simplement sa maman, qui n'a plus un seul cheveu sur le crâne.
Je m’attendais à un regard apeuré, limite écœuré (puisque c’est ce que cela m’inspirait quand je me regardais dans la glace). Mais non. Sa réaction fut directe, simple, sincère et sans équivoque : “Oh ! on dirait Vincent !” avec un petit sourire coquin.
Explication : qui est Vincent ? : Il s’agit d’un ami proche de nous, que nous voyons souvent, qui n’a pratiquement plus de cheveux sur la tête depuis bien longtemps et qui plaisante souvent avec nous à ce sujet.
Donc c’est aussi simple que cela. Aux yeux de mon fils de 4 ans et demi, je ressemble à un homme sans cheveux, et c’est plutôt rigolo apparemment.
On parle souvent de la naïveté des enfants. Je savais qu’elle existait, j’avais cru la frôler quelques fois mais là je l’ai reçue de plein fouet et cela m’a donné une bouffée d’air frais ! Un bien fou en ce jour où moi j’avais l’impression de me perdre, de ne plus être moi…
Je ne remercierais jamais assez mon fils car ce jour-là il m’a aidé, à sa façon, à surmonter la perte de mes cheveux, la perte de mon identité… à surmonter cette journée qui, même si je m’y étais préparée, fut très difficile.
Ce jour-là j'ai compris que, même malade et sans cheveux, j'étais toujours la maman qu'il aimait.